exposition giacomo manzù – vercelli

Vercelli : exposition consacrée à Giacomo Manzù

l’exposition

Une grande rétrospective consacrée à Giacomo Manzù est ouverte au public à Vercelli jusqu’au 21 mai. L’exposition, organisée par Marta Concina, Daniele De Luca et Alberto Fiz et réalisée par la ville de Vercelli, l’archidiocèse de Vercelli, le Studio Copernico en collaboration avec la Fondation Manzù, sera accueillie à Arca et dans l’ancienne église de San Vittore.

Le titre choisi est « Giacomo Manzù. La scultura è un raggio di luna » (Giacomo Manzù. La sculpture est un rayon de lune), qui reprend une citation de Cesare Brandi. Brandi, qui a interprété mieux que quiconque le langage de Manzù, a écrit en 1983 que « la sculpture tourne avec de nombreux points de vue autonomes, qui convergent tous dans une forme ouverte et fermée, et qui, dans sa statique, est dynamique par la façon dont elle coule en elle-même avec une fluidité héraclitéenne dans laquelle on ne peut pas se baigner deux fois ». La référence est faite à la série d’œuvres consacrées au jeune modèle Thèbes, mais elle peut être étendue à l’ensemble de l’œuvre de Manzù, qui a su combiner la dimension classique avec la dimension naturaliste et phénoménologique, en trouvant sa propre force expressive autonome depuis les années 1930.

LES ŒUVRES

L’exposition proposée à Vercelli rassemble plus de trente sculptures, dont certaines monumentales, mises à disposition par la Fondation Manzù, le Studio Copernico et d’importants collectionneurs privés. Le parcours s’étend des années 1940 à 1990, un an avant sa mort.

L’exposition, organisée dans les deux salles d’Arca et de l’ancienne église de San Vittore, met en évidence l’actualité d’un grand maître de l’art plastique en suivant les différents thèmes qui caractérisent sa poétique. Ainsi, le choix des œuvres permet d’apprécier des portraits féminins, des natures mortes (il suffit de penser à la Chaise avec homard (Sedia con Aragosta de 1966) ainsi que les fameux Cardinaux (Cardinali), sa série la plus célèbre commencée dans les années 1930. « La première fois que j’ai vu les cardinaux, raconte Manzù, c’était à Saint-Pierre en 1934 ; ils m’ont impressionné par leurs masses rigides et vibrantes à la fois, d’une spiritualité complexe. Je les ai vus comme des statues, une série de cubes alignés, et l’impulsion de créer ma propre version de cette réalité ineffable en sculptures a été irrésistible ».

Dans l’exposition, à côté d’un certain nombre de cardinaux historiques en bronze des années 1940, se trouve également Cardinal assis (Grande cardinale seduto), une œuvre monumentale de plus de deux mètres de haut, modelée en 1983, d’où la composante hiératique de la figure émerge dans des formes pyramidales rigides et synthétiques.

Sa femme Inge, rencontrée en 1954 alors que Manzù enseignait à l’Académie de Salzbourg et qui a été sa muse depuis lors, est une constante dans ses portraits, et est exposée à Vercelli avec le Busto di Inge (Buste d’Inge), une rare œuvre en marbre réalisée en 1979 d’où se dégage un extraordinaire dynamisme dans une composition qui prend une forme circulaire où les bras sont disposés autour du visage de la femme. Inge donne naissance à leurs deux enfants Giulia et Mileto, ce qui est l’occasion de créer une série de sculptures sur le thème du jeu : Giulia et Mileto in carrozza (Giulia et Mileto dans une voiture) figure dans l’exposition avec l’esquisse en bronze de 1967. Ces œuvres font partie du cycle Spielerei où Manzù propose librement une série d’inventions plastiques qui, dans ce cas, lui donnent l’occasion de créer un carrosse archaïque dominé par une grande roue.

L’expérimentation passe également par Donna che guarda (Femme qui regarde), une autre œuvre monumentale datant de 1983, haute de 252 centimètres, sculptée dans l’ébène, un matériau qui, comme le dit Manzù, « est beau, très dur, il a comme du sang dans les veines, il peut être travaillé comme de la glace mais il est éternel », une œuvre qui était déjà présente à l’ARCA au moment de la présentation de l’exposition.

Dans ce parcours aux multiples facettes, il faut également mentionner Fauno modellato (Faune modelé) de 1968 où l’attitude de l’homme aux membres repliés exprime la puissance et l’énergie du corps, ainsi que Il Miracolo di San Biagio (Le Miracle de Saint Blaise), une œuvre fortement intimiste dans laquelle apparaît un cardinal compatissant. De l’exposition de Vercelli émergent donc, commente Alberto Fiz, les différentes âmes d’un sculpteur qui, sans rhétorique, s’est fait l’interprète de l’humanité, sachant saisir la profonde sacralité même dans le quotidien : « Manzù », écrit Brandi, « est dans son temps, hors de son temps, fermement ancré à ces valeurs éternelles qu’il n’a jamais oubliées » ».

info et billets

L’exposition est ouverte au public du jeudi au dimanche de 10h à 19h du 10 mars au 21 mai 2023. De plus amples informations sur l’exposition et l’achat de billets sont disponibles sur le site www.manzuvercelli.it.

VISITES GUIDÉES (en italien uniquement)
Tous les dimanches, à partir du 26 mars et jusqu’à la fin de l’exposition, il est possible de découvrir l’exposition et la ville de Vercelli en participant à une visite guidée. Les visites guidées doivent être réservées auprès d’ATL – Terre dell’Alto Piemonte aux contacts suivants : 335.7096337 ou infovercelli@atlvalsesiavercelli.it.

VISITE GUIDÉE UNIQUEMENT DE L’EXPOSITION (en italien uniquement)
rendez-vous à 14 heures à l’ARCA et départ prévu à 14 heures 15. La visite guidée durera environ 45 minutes au prix de 5 €, plus le droit d’exposition « réduit » de 5 €, à payer directement à la billetterie de l’ARCA. Prix total 10€.

VISITE GUIDÉE EXPOSITION + VISITE DE LA VILLE (en italien uniquement)
Rendez-vous à 15h à l’ARCA et départ prévu à 15h15. La visite guidée durera environ 2h15′ au prix de 10€, auquel il faut ajouter le coût « réduit » de l’exposition de 5€, à payer directement à la billetterie de l’ARCA. Prix total 15€.

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